This is an ongoing project, started in october 2024, it’s in a starting point of taking visual notes, visiting the different spaces and simply try to make sense of this Swiss cultural and economical landscape.
Installation views at Journées photographiques de Bienne :







Research :




















































Iconongraphy of anti-capitalist soviet posters.
Dates and sources vary.
Maybe a source material to use later ?






















Fortunes russes : mode d’emploi.
“ La Russie est le pays le plus inégalitaire au monde : 1 % de la population contrôle de 58,2 % des richesses nationales. Les colossales fortunes des oligarques se sont bâties au rythme des privatisations et des changements de pouvoir.
En 1992, après avoir privatisé les petits commerces et les services, le gouvernement du président Boris Eltsine lance la seconde vague de privatisations en distribuant à la population des « vouchers » (bons). Il s’agit de permettre à toute personne de devenir propriétaire d’actions d’entreprises privatisées. Un peu partout dans le pays, de jeunes gens aux dents longues qui s’étaient déjà lancés dans l’aventure des « coopératives » (la première forme de propriété privée du temps de l’URSS) flairent la bonne affaire. Ils parviennent, avec l’aide de directeurs d’usine, de fonctionnaires locaux ou de la mafia, à racheter ces coupons, se retrouvant rapidement à la tête de fortunes considérables.
L’étape suivante se déroule au milieu des années 1990, alors que Boris Eltsine, déjà malade et impopulaire, veut assurer sa réélection. L’État russe, au bord de la faillite, adopte le programme très controversé des « prêts contre actions ». Pour obtenir du cash, le Gouvernement met en gage des participations dans les entreprises russes les plus juteuses. C’est une petite caste baptisée les Semibankirchtchina – soit sept richissimes jeunes banquiers qui ont leurs entrées au Kremlin – qui joue les prêteurs. L’État ne remboursera jamais ces emprunts et ceux que l’on appelle déjà les « oligarques » font main basse, à bas prix, sur des pans entiers de l’économie russe, dans les secteurs des hydrocarbures, de la métallurgie et des minerais.
L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine redistribue les cartes. La consigne de l’ancien du KGB est de se tenir loin de la politique, de financer certains grands chantiers du Kremlin et de se soumettre à la « verticale du pouvoir ». Les oligarques eltsiniens, dont certains sont arrêtés ou contraints de s’exiler, sont peu à peu supplantés par des hommes d’affaires venant des services secrets ou d’anciens camarades du président russe. Il ne faudra que quelques années pour qu’ils deviennent milliardaires, à grands renforts de commandes d’État qui font s’épanouir leur empire. “
Public Eye a identifié et dressé le portrait de 32 oligarques russes, en mettant en évidence leurs liens avec la Suisse. Notre enquête montre comment les avantages de la place économique helvétique sont systématiquement utilisés : une industrie offshore de pointe pour créer des sociétés écrans, des lacunes dans la lutte contre le blanchiment d’argent et l'opacité financière, ainsi qu’un secteur des matières premières qui échappe à la régulation.
source
La Suisse n’a peut-être pas de pétrole, mais elle a mieux : elle a des sociétés de négoce de matières premières. Avec la guerre en Ukraine et l’envolée des prix, elles ont fait des profits record l’an passé. Plus de profits signifient davantage d’impôts. Résultat : le canton de Genève n’a jamais autant gagné d’argent que depuis que la Russie a envahi l'Ukraine. Une manne inespérée, et presque gênante.
Un excédent de 1,3 milliard de francs suisses
Aussi, en présentant les comptes 2022 du canton, la ministre des Finances de Genève, Nathalie Fontanet, se savait attendue au tournant. Car effectivement, Genève a enregistré un excédent record de 1,3 milliard de francs suisse - 727 millions au final, après remboursement d'une partie de sa dette. Pas question pour autant de dire que Genève profite de la guerre : "L'ensemble des sociétés que nous avons chez nous sont des sociétés qui se sont conformées aux sanctions, assure cette dernière. Donc c'est pour moi un peu simple de dire que nous en avons profité. Nous avons un tissu économique dont l'activité n'a pas été perturbée dans le cadre des différentes crises que nous avons traversées."
Même discours de la part des sociétés de négoce et de transport maritime. Florence Schurch dirige le STSA, l’association qui les regroupe : "Il est vrai que cette volatilité est venue à cause des sanctions, concède cette dernière. Mais il ne faut pas oublier que tous ces gens et toutes ces entreprises payent des impôts qui sont redistribués à la population. Moi, je pense qu'en France, vous êtes toujours très contents quand les entreprises font des bénéfices. C'est toujours mieux que des entreprises en déficit qui licencient des gens, non ?"
Des profits records qui interpellent
La santé économique insolente de Genève interpelle quand même quand on voit les profits record des plus de 300 entreprises de négoce installées au bord du lac Léman.
Trafigura, le deuxième plus gros marchand de pétrole au monde a fait plus de bénéfices en 2022 que pendant les quatre années précédentes. Gunvor, le principal négociant de gaz naturel liquéfié a, lui, fait plus de chiffre en un semestre que pendant toute l’année 2021. Et on pourrait empiler les exemples. Le problème, c’est que tout cela se fait dans une grande opacité, de sorte qu’on ne sait pas toujours si les entreprises respectent le régime des sanctions contre la Russie.
L’ONG Public Eye réclame, depuis le début du conflit, que la Suisse se dote d’une autorité de surveillance du secteur du négoce des matières premières. Et instaure un impôt sur les bénéfices exceptionnels tirés de la crise.
source
Discours de Jo Lang, Zurich, 24 février 2024
À l’occasion du deuxième anniversaire de la guerre d’agression russe, plusieurs manifestations de solidarité avec l’Ukraine se sont déroulées en Suisse. À Zurich, une alliance de groupes de gauche a marché du Musée national jusqu’à l’Helvetiaplatz. Parmi les orateurs figurait l’historien et ancien conseiller national vert zougois Jo Lang. Voici le texte de son discours, dans lequel il s’est attaqué au « poutinisme économique » de la Suisse.
Chères et chers anti-impérialistes, chères et chers militant·e·s pour la paix,
Il y a deux types de solidarité suisse avec l’Ukraine : l’une bon marché et l’autre coûteuse et donc authentique. La bon marché écarte la plus importante des questions : le réarmement de Poutine par la Suisse. L’authentique, elle, se pose des questions comme : Poutine pourrait-il encore financer sa guerre contre l’Ukraine sans les milliards qu’il doit au commerce suisse des matières premières et à ses oligarques locaux ? Les bombardiers et les missiles de Poutine pourraient-ils encore décoller sans les machines spéciales produites par des entreprises suisses ?
Des fonds et des biens pour la machine de guerre russe
La machine de guerre russe a été alimentée pendant des années par des fonds et des biens provenant de Suisse. Ainsi, près de 60 pour cent du commerce russe de matières premières passait par la Suisse. Et le nourrissage continue, bien que de manière réduite. Sur les 150 milliards de dollars détenus par les oligarques, seuls 8 ont été sanctionnés. Et les machines suisses à double usage livrées aux fabriques russes d’armement avant la guerre sont de toute façon hors d’atteinte des sanctions.
Le capitalisme fossile et financier suisse et le capitalisme mafieux russe sont étroitement liés, par le biais d’environ 2 000 entreprises et banques contrôlées par des Russes en Suisse, comme Gazprom, Nordstream, Sberbank. Par les oligarques aussi, dont 85 disposent d’un « visa doré ». Et grâce à de nombreuses autres entreprises et banques qui ont servi Poutine. On peut citer Glencore, Trafigura et les grandes banques suisses. Lorsque les caisses de l’État russe étaient exsangues en raison de l’annexion de la Crimée en 2014, Glencore et son principal actionnaire individuel, le fonds souverain du Qatar, sont intervenus. Ils ont injecté 11 milliards de dollars dans le géant pétrolier public Rosneft fin 2016.
Le Centre et le poutinisme économique
Poutine n’aurait pas pu profiter aussi massivement de l’économie suisse sans l’appui de la politique. Prenons trois exemples dans les domaines des matières premières, des oligarques et des machines. Au printemps 2006, nous, les Verts alternatifs zougois, nous avons dénoncé deux entreprises russes de gazoducs qui ont mené la guerre du gaz naturel contre l’Ukraine pour Poutine. Nous les appelions les « mafias de l’Est ». Le président du PDC cantonal, Gerhard Pfister, lui aussi, a pris une position critique. Mais à notre égard. Contre nos accusations, il a défendu avec persévérance, voire véhémence, le « modèle de réussite zougois », avec ses nombreuses entreprises russes et ses oligarques.
Pourquoi la plupart des milliards des oligarques restent-ils à la disposition de Poutine ? Parce que la Loi sur le blanchiment d’argent n’a pas inclus les conseillers juridiques et les avocats ! Les principaux responsables de ce trou sont les deux avocats-lobbyistes valaisans, le conseiller aux États du Centre Beat Rieder et le conseiller national Philipp Bregy, du même parti. Le trésor de guerre de Poutine est parmi les principaux profiteurs de ce trou valaisan creusé par le Centre.
D’ailleurs, le Centre, qui est toujours présenté comme particulièrement favorable à l’Ukraine, a rejeté la proposition de la Commission de politique extérieure d’un paquet d’aides de 5 milliards en faveur de l’Ukraine en juin dernier — avec le PLR et l’UDC, qui, elle, ne fait pas mystère de son absence de solidarité avec l’Ukraine.
Powerplay pro-Poutine des libéraux-radicaux
Pourquoi Poutine peut-il, grâce aux machines suisses, massacrer la population civile ukrainienne — avec des missiles ou avec des balles comme à Boutcha ? Après l’annexion de la Crimée, le Seco avait décidé de ne plus livrer de machines à double usage à la Russie, car celles-ci étaient utilisées dans la production de guerre. Contre cette mesure, pour une fois correcte, l’industrie des machines et le PLR ont installé un power-play pro-Poutine massif.
En décembre 2015, la conseillère aux États Karin Keller-Suter a exigé une libéralisation de la politique d’exportation vis-à-vis de la Russie. En mars 2016, le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman a signifié au Seco : « pas de critères de contrôle idéologiques ». Cette justification rappelle l’ancien rapport Bergier et en appelle un nouveau. Bien sûr, le PLR se vante d’être un parti pro-ukrainien. La preuve : il est le principal responsable du fait que la Suisse ne participe toujours pas à la Task force sur les sanctions Repo (Russian Elites, Proxies and Oligarches).
La Suisse a une dette particulière
Ceci m’amène aux revendications les plus importantes :
- Confiscation immédiate des avoirs des oligarques au profit de l’aide humanitaire et à la reconstruction de l’Ukraine. Pour cela, il suffit d’utiliser l’article 72 du Code pénal sur la mafia.
- Introduction d’un impôt sur les bénéfices de guerre — en premier lieu au profit de l’Ukraine — pour les entreprises de matières premières qui, en 2023, ont réalisé des bénéfices nettement plus élevés qu’avant la guerre ; pour les entreprises qui produisent directement ou indirectement du matériel de guerre ; pour l’industrie pharmaceutique qui a augmenté massivement ses exportations vers la Russie ces deux dernières années.
- Application systématique des sanctions.
- Création d’une autorité de surveillance du marché des matières premières analogue à la Finma pour les marchés financiers.
- Colmatage du désastreux trou de Rieder/Bregy dans la Loi sur le blanchiment d’argent.
Pour finir, encore ceci : les mêmes cercles qui ont apporté leur soutien politique au réarmement de Poutine profitent aujourd’hui de ses conséquences pour réarmer la Suisse. La Suisse utiliserait mieux les milliards de l’armement en investissant dans la reconstruction de l’Ukraine. Poutine détruit l’Ukraine aussi grâce à l’argent et aux biens provenant de Suisse. C’est pourquoi notre pays a une dette particulière envers l’Ukraine.
Source
Les 12 raisons d’opter pour la Suisse
Découvrez les avantages et les failles législatives dont vous pourrez bénéficier dans notre beau pays, ainsi que les astuces à utiliser en cas de pépin.
1. Des avocat·e·s d’affaires aux petits soins
2. Des intermédiaires financiers autorisés à la négligence
3. Un système d’autorégulation à taille humaine
4. Un bureau de lutte anti-blanchiment chroniquement embouteillé
5. Une bien utile procédure de mise sous scellés
6. Des fonctionnaires qui pinaillent
7. Une entraide judiciaire internationale qui traîne pendant des années
8. Une industrie offshore suisse très compétitive
9. Sursis automatique presque garanti
10. Une paix royale pour les négociants en matières premières
11. La promesse de pouvoir récupérer votre argent
12. Votre meilleur allié : le secteur immobilier en Suisse
https://swisscorruption.ch/fr/#manuel
︎ Liste des lieux à photographier
Genève
- Ports-Francs / En septembre 2021, la justice genevoise a classé la plainte de Rybolovlev contre son marchand d’art Yves Bouvier. L’oligarque a fait appel de cette décision. / Rybolovlev
- Trafigura
- MSC
- Ministre des Finances de Genève, Nathalie Fontanet
- Crédit Suisse / Alisher Ousmanov /
- Safran Holding SA est enregistrée à Genève / Guriev
- Une enquête du groupe Tamedia, basée sur les « Panama Papers », révèle qu’en 2012, l’une des sociétés offshore des frères Rotenberg – Highland Ventures – a ouvert des comptes en banque en Suisse par le biais du prestataire genevois de gestion de fortune Dôme Capital Partners. / Rotenberg / Timtchenko avait aussi des comptes à la banque Edmond de Rothschild entre 2013 et 2017, ouverts via la société de gestion de fortune genevoise Dôme Capital Partners.
- Filiale genevoise de la Société Générale et à la banque privée Edmond de Rothschild / Rotenberg
- Le « trou de Cologny » / Rybolovlev
- Villa à Cologny où elle a domicilié sa fondation culturelle. En 2017 l’ex-femme de l’oligarque a obtenu la citoyenneté maltaise avec sa fille Anna. Elle figure dans la liste Forbes avec une fortune de 600 millions de dollars et sponsorise le festival de Bellerive / Rybolovlev
- En 2002, l’oligarque s’est offert une villa à Cologny pour 18,4 millions de francs, dotée d’un court de tennis intérieur. Selon le registre foncier, il a fait don en 2015 de cette propriété à sa femme Elena (sous sanctions en Suisse depuis le 13 avril 2022) et son fils Ivan, qui vivent toujours en Suisse. Ivan Timtchenko (27 ans) est aussi propriétaire d’un appartement à Cologny, grâce à une donation faite par son père la même année. Ces biens immobiliers auraient été saisis selon la Tribune de Genève. / Timtchenko
- Elena Timtchenko a enregistré la fondation Neva, qui a financé une centaine d’événements culturels en Suisse.
- Le groupe Areti a ses bureaux à Genève rue du Rhône / Igor Makarov
- Reyl / Reyl Private Office Sarl à Genève, qui fait partie du groupe Reyl (la banque où le compte de l’ancien ministre français Jérôme Cahuzac a été découvert) fournissait en 2014 « des services de conseils en gestion en Russie » pour les projets d’investissement de Pangeo Capital. / Igor Makarov
- La Fondation Orthodoxe du Patriarcat de Moscou, inscrite à Genève, compte parmi ses membres Mikhaïl Goundiaev, le neveu du patriarche Cyrille, que l’on retrouve aussi dans la Fondation du Forum Chrétien Mondial à Versoix.
- Dans les années 1990, le business opaque de l’Église orthodoxe russe est largement passé par la Suisse. Une enquête pour blanchiment avait été ouverte en 1998 à Genève contre Vitali Kirillov, dont la société RAO MES, qui exportait du pétrole, était détenue à 40 % par le département financier et économique du patriarcat. Cette enquête a été classée faute d’une collaboration avec les autorités russes.
- La branche de négoce du géant Loukoïl, Litasco SA, a été enregistrée à Genève en 2000. Elle commerce dans plus de 80 pays. Elle vend aujourd’hui 3,8 millions de barils par jour, arrivant en deuxième position des plus gros acheteurs de pétrole russe, selon le classement Forbes 2020. / Vaguit Alekperov
- La banque privée Pictet a longtemps entretenu d’excellentes relations avec les dirigeants de Loukoïl / Vaguit Alekperov
- D’après le registre foncier genevois, il est toujours propriétaire à Cologny d’une vaste propriété au chemin de Ruth qui, à l’époque, avait provoqué quelques remous. Son voisin Klaus Schwab, grand patron du Forum économique mondial de Davos, s’était en vain opposé à des travaux pharaoniques : la construction d’une villa (avec piscine intérieure, garage souterrain et tunnel d’accès au jardin) et d’une galerie d’art (de 405 m2). / Kantor
- Vladimir Lissine se rend régulièrement en Suisse depuis trois décennies, où l’un de ses fils a étudié au Collège du Léman. Selon nos informations, c’est Alain B., un avocat genevois qui gère une partie de sa fortune avec un Russe basé à Chypre, Stanislav B. Des centaines de millions de dollars auraient ainsi été placés dans plusieurs établissements privés de la place. (Pictet, Lombard et Julius Baer).
- À Genève, une société de conseil en gestion de fortune – Le Lac Assets Management Sàrl – a été enregistrée par l’avocat genevois. / Vladimir Lissine
- Genève est l’une des bases arrière de Vladimir Yakounine et de sa famille. En 2013, il y a enregistré trois fondations d’utilité publique aux noms ronflants : la Fondation pour le Soutien aux Études Historiques et Culturelles - HICUS (2013), dirigée par sa femme Natalia et dont son fils cadet Viktor est également membre ; il y a aussi la Dotation pour le Forum Public Mondial - Dialogue des Civilisations - DofC et la Dotation pour la Fondation Saint-André. Toutes sont domiciliées dans les bureaux de la fiduciaire Salamander à Genève.
Nyon
- Association Good Gear around the World, fondée en 2020 à Nyon, dont le président est Vasily Shakhnovski, un ancien actionnaire de la société Ioukos de Mikhaïl Khodorkovski. / Alexander Abramov
Zug
- Glencore / Depuis le deal passé avec le Trésor américain (voir plus haut), Glencore joue un rôle clé dans la gestion des actifs de Deripaska : l’oligarque a gardé 35 % des droits de vote d’EN+ alors que Glencore détient 10,55 % et la banque étatique russe VTB 7,35 %. /
- East Metals AG, le bras de négoce d’Evraz / Alexander Abramov
- Groupe minier Solway Investment Group, basé à Zoug. En 2015, son fonds d’investissement Aterra Capital a créé une joint-venture avec Solway / Alexeï Mordachov
- Metalloinvest Trading AG, enregistrée depuis 2008 à Zoug, centralise les contrats passés entre les différentes entités de la maison mère. / Alisher Ousmanov
- La société d’investissement du groupe Transmashholding, TMH International AG, est domiciliée à Zoug / Andreï Bokarev
- UGMK accumulait ses profits en dehors de Russie, sur le compte de sociétés de négoce en Suisse – entre autres Alpin Group AG (Thoune), Umcor AG à Zurich et GGP Metall AG à Bienne – puis comment ces fonds servaient à racheter des actifs en Europe.
- La famille Guriev détient 56,5 % de PhosAgro à travers deux sociétés holding en Suisse : Chlodwig Enterprises SA et Adorabella SA, domiciliées à Dammstrasse 19 à Zoug / Guriev
- PhosAgro : PhosAgro Trading SA et PhosAgro Logistics SA, qui s’occupent respectivement du négoce et du transport. / Guriev
- Le siège social d'Eurochem Group AG se situe à Zoug, ainsi que sa filiale de négoce EuroChem Trading GmbH / Andreï Melnichenko. L’introduction en bourse d’EuroChem était prévue pour 2022, et devait notamment être facilitée par UBS. Cette opération, annoncée fin 2021, sera probablement reportée.
- Melnichenko est aussi propriétaire de 92 % de SUEK (également à travers AIM Capital), son bras de négoce est situé à Zoug / Melnichenko
- Groupe Metalloinvest. Metalloinvest Trading AG et Metalloinvest Logistics AG y sont enregistrées à Zoug. Metalloinvest Trading AG est la principale filiale de négoce du groupe. Elle gère aussi bien les transactions entre les différentes sociétés de Metalloinvest que les ventes aux clients externes. Metalloinvest Logistics organise le transport des produits à travers le monde. / Andreï Skoch
- La Suisse abrite la filiale de trading de Kolmar, KSL AG (Kolmar Sales and Logistics), enregistrée à Zoug en avril 2016 / Anna Tsivileva née Poutina
- Guennadi Timtchenko est actionnaire sont basées en Suisse : Novatek Gas & Power GmbH et NOVATEK GAS & POWER ASIA PTE. LTD., Singapore, Zug à Zoug
- New Stream Trading AG est inscrite au registre du commerce de Zoug / Igor Makarov
- Novatek Gas & Power à Zoug, négoce mondial de gaz et pétrole. En 2014, Novatek a été placé sous sanctions étatsuniennes, limitant l’accès au marché US des capitaux. Novatek Gas & Power Asia, également basé à Zoug, est une branche du négociant de Novatek en Asie. / Mikhelson
- Sibur Investments AG, la société d’investissements pour le groupe pétrolier Sibur, est enregistrée à Baar. / Mikhelson
- Rusal Products GmbH, le bras de négoce du groupe Sibur Investments AG, est situé à Zoug, ainsi que Rusal Marketing GmbH. / Mikhelson
- Aven détient, via LetterOne, des parts dans Wintershall Dea, un groupe énergétique allemand qui a une antenne à Zoug – Wintershall Dea Schweiz AG (ex Wintershall Oil AG) – et devait financer à hauteur d’un milliard d’euros le gazoduc Nord Stream 2, un projet abandonné début mars. / Piotr Aven
- East Metals AG, le bras de négoce d’Evraz Group, est situé à Zoug. / Abramovich / La directrice d’East Metals AG, Margaryta Zvyezda, est également membre du conseil d’administration de la Zug Commodity Association, le lobby des négociants.
- Le bras commercial du géant sidérurgique, MMK Trading AG, s’est installé à Zoug en 2002. C’est Tatiana Rakhno, la fille aînée de l’oligarque, qui dirige cette filiale. À travers cette entité, la maison-mère exporte une part importante de sa production. / Viktor Rachnikov & filles
- Tatiana Rakhno, qui est résidente en Suisse, est aussi la présidente du conseil d’administration de la société Uniprom AG, inscrite à Zoug en 2011. / Viktor Rachnikov & filles
- Metal Trade Overseas SA a été enregistrée à Zoug en 2002. C’est à travers cette filiale que Nornickel vend ses produits vers l’Europe, l’Asie, la Chine et les États-Unis. Voir notre enquête. / Vladimir Potanine
Thoune
- Alpin Group AG (Thoune) / Andreï Bokarev
Tessin
- Groupe Severstal dispose d’une antenne dans la banlieue de Lugano au Tessin : Severstal Export GmbH / Alexeï Mordachov
- MMK Steel Trade AG, est présente à Lugano. En 2020, deux contrats d’une valeur de 540 millions de dollars et de 480 millions d’euros ont été signés entre cette entité et MMK, pour la livraison de 2,65 millions de tonnes de produits métallurgiques jusqu’en juin 2023. Olga Rachnikova, la fille cadette, est membre du conseil de direction de MMK depuis 2012. Elle a fait ses études secondaires à la Franklin University Switzerland (FUS) à Lugano. / Viktor Rachnikov & filles
- Lugano abrite NLMK Trading SA, la branche commerciale de NLMK, anciennement Novex Trading (Swiss) S.A.
Lausanne
- Ancien président de la Fédération internationale d’escrime (FIE) / Alisher Ousmanov
- Arkadi Rotenberg est toujours membre du comité exécutif de la Fédération internationale de judo, basée à Lausanne. / Rotenberg
- De 2013 à 2020, il était membre de la direction de l’association SportAccord, également sise à Lausanne. / Rotenberg
Bienne
- GGP Metall AG à Bienne / Andreï Bokarev
- GGP Metall AG / Iskander Makhmudov
Zurich
- UBS
- La fiduciaire Kendris à Zurich, qui depuis 2009 s’occupe des affaires de Mordachov, administrait deux de ses sociétés offshore.
- Umcor AG à Zurich / Andreï Bokarev
- Crédit Suisse Zurich / Andreï Bokarev
- Umcor AG à Zurich / Iskander Makhmudov
- Kirill Shamalov était aussi client de la Gazprombank, dont l’une des principales filiales est basée à Zurich. Les révélations des « Panama Papers », la filiale de Gazprombank en Suisse a fait l’objet d’une enquête de la FINMA. L’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers avait constaté de graves lacunes concernant les clients privés de cet établissement, interdisant en février 2018 à Gazprombank (Suisse) SA de faire de la gestion de fortune privée.
- Malgré la réorganisation du capital de Renova après les sanctions imposées en 2018, les sociétés holding de Vekselberg restent enracinées à Zurich : Liwet Holding AG, Witel AG et Tiwel Holding AG ont repris les tâches de la Renova Management AG. Une autre société enregistrée à la même adresse, Elwit Holding AG, a été créée en 2017 pour détenir les parts achetées par Vekselberg dans Schmolz + Bickenbach.
- Julius Bär / Alisher Ousmanov
Gstaad
- Société immobilière à Gstaad, Hanseli Immobilien GmbH / Guriev
Crans-Montana
- Evgeny Kogan, qui détient les nationalités russe et chypriote, est résident à Crans-Montana. Il est aujourd’hui le seul administrateur d’Aminona Luxury Resort and Village SA. Cette société a été enregistrée en 2007 pour piloter la réalisation du « Village Royal », un gigantesque projet immobilier estimé à 650 millions de francs, qui prévoit la construction de 14 bâtiments hôteliers d’une capacité de 315 chambres. La famille Kogan a déjà acheté 50 000 m2 de terrains. Elle aurait engagé un total de 100 millions de francs. Les fondations ont été réalisées mais, depuis 2017, le chantier est à l’arrêt faute de garanties financières, laissant apparaître des trous béants. Selon une récent sujet de la RTS, la reprise des travaux est prévue pour la fin mai 2022. La commune exige, à cette échéance, un dépôt de 7,5 millions de francs.
Bâle
- En 2019, l’entreprise spécialisée dans les boutiques hors taxes Dufry, située à Bâle, a conclu un partenariat / Andreï Skoch
Tour de Peilz
- Somptueuse propriété à La Tour-de-Peilz (VD) : 6000 m2 de surface habitable et une piscine sous-terraine de 20 mètres, achetée à une chanteuse canadienne pour 32 millions de francs. Dans le sous-sol de sa villa, il conservait alors une étonnante collection de peintures. il a fait donation de ce bien immobilier à son épouse Nina Menshikova / Ilia Traber
Thoune
- UGMK accumulait ses profits en dehors de Russie, sur le compte de sociétés de négoce en Suisse – entre autres Alpin Group AG (Thoune) / Iskander Makhmudov
Winthertur
- Deripaska détient, à travers Rasperia Trading Limited, 27,8 % de la société autrichienne de construction Strabag SE, qui est elle-même propriétaire de Strabag Suisse. Ces dernières années, Strabag a remporté en Suisse plusieurs marchés publics de construction, comme la rénovation de la gare de Winterthour. Après l’invasion russe en Ukraine, Strabag SE a annoncé son intention de se distancer de l’oligarque.
Lucerne
- Le président de cette fondation, l’homme d’affaires suisse Alexander Studhalter, est également le directeur de la société Swiru Holding, épinglée par la justice française. Cette structure installée à Lucerne a été rebaptisée Alstone Investment AG en 2021. Selon une récente enquête de la BBC, le ressortissant lucernois Studhalter est le grand organisateur de l’empire offshore de l’oligarque Kerimov.
- Lioudmila Alexandrovna Otcheretnaïa - ex femme de Poutine, possède un appartement - Son nom de famille figure depuis 2015 au registre foncier de Davos. Son nouveau mari, Artur Ocheretny possède l'un des appartements de luxe du célèbre hôtel AlpenGold, anciennement l'Intercontinental. Mais l'entrepreneur russe veut désormais se débarrasser de son domicile de vacances, comme l'écrit le journal «Südostschweiz». L'appartement de luxe du Golden Eye est mis en vente sur différentes plates-formes immobilières.

Documentation lien drive
https://drive.google.com/drive/folders/1WrH2r9oKyXJZv27ybw76TVb3_j-dAsCy?usp=sharing
Essai 1
Mon nouveau projet artistique interroge la relation ambiguë entre prospérité et conflit, en prenant pour point de départ les bénéfices records générés par le Canton de Genève, grâce aux sociétés de négoce de matières premières. Avec la guerre en Ukraine et l’envolée des prix des ressources, ces entreprises ont réalisé des profits sans précédent, transformant Genève en un acteur discret mais central du conflit. L’ironie de cette situation est troublante : jamais la ville n’a autant gagné d’argent que depuis l’invasion de l'Ukraine par la Russie, un paradoxe moral qui soulève des questions fondamentales sur la nature du profit et de la neutralité.
L'artiste Robert Morris écrivait que "toute forme d'art est intrinsèquement politique" – une vérité qui résonne profondément dans ce projet. Comment, en effet, ignorer le cynisme latent dans la manière dont une ville / pays mondialement reconnue pour son engagement en faveur des droits humains prospère sur le dos d’une guerre sanglante à des milliers de kilomètres ? En tant qu'iconographe pour le journal Le Temps, j’ai pris conscience de la rareté des images qui explorent cette réalité économique et morale, un vide visuel qui en dit long sur la manière dont les médias abordent (ou éludent ? ) les dynamiques souterraines de profit en temps de guerre.
Ce vide iconographique m’a poussée à me plonger dans l’histoire des images soviétiques, en particulier celles de la propagande anti-capitaliste et anti-guerre. Ces affiches, souvent marquées par le rouge et le blanc, des couleurs saturées de symbolisme, tracent un pont entre les réalités passées et présentes. Comme le note l’historien de l’art John Berger, "voir vient avant les mots", et les codes visuels que ces affiches ont établis continuent d’influencer la manière dont nous percevons les idéologies et les conflits contemporains. Mon travail s’interroge donc sur ces parallèles, en cherchant à comprendre comment les médias actuels, en Suisse comme en Russie, recyclent, transforment ou occultent ces images iconiques.
L'impact de cette guerre se fait également sentir sur le paysage suisse lui-même. J’explore comment le cadre alpin, souvent perçu comme immuable et neutre, devient le décor silencieux d'une économie de guerre déguisée sous la neutralité. Le décalage entre l’idylle du paysage suisse et la réalité de son implication financière dans le conflit. Ce projet est une réflexion sur la complexité de l’information elle-même. La multiplicité des strates – politiques, économiques, médiatiques, historiques – se superpose, créant une réalité fragmentée où vérité et manipulation cohabitent. C’est dans cette interstice, cet espace d’ambiguïté, que je souhaite m’engager, en explorant non seulement ce qui est montré, mais surtout ce qui reste volontairement hors champ.
Ce projet, à travers une esthétique mêlant humour, tension et recherche visuelle, cherche à dévoiler ce qui se cache derrière la façade de la neutralité suisse, tout en s’ancrant dans une exploration plus large des récits visuels et idéologiques qui façonnent notre perception du monde.
La presse en parle
︎︎︎ Article Le Temps, 2 mai 2025
Stéphane Gobbo pour le Temps (source)
“Le Photoforum Pasquart accueille six propositions, dont celle, très forte, d’Anastasia Mityukova. Quiet neutrality est un projet qu’elle a débuté l’année dernière, et dont elle dévoile pour la première fois les contours. Photographe suisse d’origine russe, collaboratrice au service iconographique du Temps, elle a décidé de se pencher sur les liens économiques qui relient la Suisse, la Russie et l’Ukraine.
Entremêlant photographies, documents d’archives et textes manuscrits, avec parfois même – en lieu et place de cartels – des légendes rédigées au crayon à même le mur, elle explore le monde des banques, des fiduciaires et du négoce. Dans une lettre incrustée dans une image, elle explique s’être «toujours estimée plus Suissesse que Russe». Evoquant la rencontre à Kiev de ses parents, elle explique avoir vu venir la guerre en Ukraine. Elle se souvient qu’il y a une quinzaine d’années déjà, la télévision russe donnait la parole à des «polémistes qui gueulaient sur l’ingratitude des Ukrainiens envers la Russie. […] Le hic, c’est que ces hurlements et ce dénigrement de la population ukrainienne à la télé sont devenus normaux, et les théories fumeuses sur le devoir de «dénazification» aussi. Ils préparaient les Russes à la guerre.»
A travers son travail, Anastasia Mityukova tente de percer les mystères d’un univers opaque. Se rendant à Zoug, elle s’étonne de découvrir une ville déserte où prolifèrent les boîtes aux lettres d’entreprises cherchant avant tout à optimiser leur fiscalité. A la fois documentaire et personnel, objectif et subjectif et avec une indéniable dimension journalistique, Quiet neutrality est un projet qu’il sera passionnant de suivre.”
Blog Etienne Dumont, critique d’art (source)
“Le festival photographique se veut ainsi vigilant, si ce n’est militant. Il ne s’agit pas de donner des belles images, même s’il y en a parfois. D’où l’importance, parfois déterminante, du texte. Certaines séries n’existent que par les légendes et les commentaires. C’est notamment le cas avec «Quiet Neutrality» de la Genevoise Anastasia Mityukova, un cycle qui aurait eu sa place toute trouvée dans l’exposition «Modell Neutralität» du Kunsthaus d’Aarau dont je viens de vous parler. Nous sommes d’ailleurs de nouveau en Suisse. A Genève en particulier, «capitale du capital». Portant notamment sur les matières premières, les transactions s’y déroulent derrière des façades anonymes qu’Anastasia a photographiées. Celles-ci ne montrent en fait rien. Ce sont les phrases inscrites à côté qui leur confèrent une puissance dramatique. Au moins le texte figure-t-il aux murs.”
Citations intéressantes pour ce travail :
« Ce qu'on est incapable de changer, il faut au moins le décrire » de Rainer Werner Fassbinder.
« La réalité est une intuition collective » - the last of us.
« Un pays neutre, c'est un pays qui ne vend pas d'armes à un pays en guerre. Sauf s'il paie comptant.» Coluche
« La neutralité aide l'oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté. Elie Wiesel, 10 décembre 1986, Oslo, dans Discours de remise du prix Nobel de la Paix.
«La neutralité suisse : une vierge qui gagne sa vie dans un bordel et qui prétend rester chaste.» Tom Stoppard.
Other inspirations :
Eurovision song, 2025
“Made in Switzerland, like our neutral weapon industry”.
“We invented democracy” (this is bullshit, but this is what a song writer from Switzerland thinks)
